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JURGENS HABERMAS
L'AVENIR DE LA NATURE HUMAINE
Vers un eugénisme libéral?

"Est-ce que le premier homme qui déterminera dans son être naturel un autre homme selon son bon vouloir ne détruira pas également ces libertés égales qui existent parmi les égaux de naissance afin que soit garantie leur différence?"

PMS. HACKER
Wittgenstein

"La philosophie défait les noeuds de la pensée; c'est pourquoi son résultat doit être simple, mais son activité aussi compliquée que les noeuds qu'elle défait."


PIERRE HADOT

PIERRE HADOT
Discours et mode de vie philosophique

La philosophie moderne a refusé définitivement l'argument d'autorité, elle a reconnu que la vérité n'est pas donnée, mais qu'elle est l'œuvre de l'élaboration d'une raison qui se fonde sur elle-même. Mais, après une période d'optimisme, pendant laquelle on a cru au mythe d'un commencement absolu, d'une fondation originaire et d'une autoposition de la pensée, la philosophie est devenue consciente de son conditionnement historique et linguistique. Il semble bien que l'on puisse se représenter l'évolution de la philosophie moderne et contemporaine comme un retour à un mode de pensée exégétique ; mais cette fois il s'agirait d'une exégèse qui se rapporterait au sens des œuvres humaines dans leur totalité et qui serait consciente de ses démarches et de ses limites.


PIERRE HADOT
Wittgenstein et les limites du langage


L'acte de comprendre une proposition du langage est beaucoup plus apparenté que l'on ne croit, à l'acte de comprendre un thème en musique. Je veux dire ceci: l'acte de comprendre une phrase linguistique est beaucoup plus proche que l'on ne croit de ce que l'on appelle habituellement: comprendre un thème musical.


PIERRE HADOT
Le voile d'Isis
Essai sur l'histoire de l'idée de Nature

"La Nature aime à se cacher" Héraclite

"Dans une toute autre perspective que les attitudes de violence et de respect que j'ai qualifiées de prométhéenne et d'orphique, on pourrait déceler, d'un bout à l'autre de l'histoire de la science aussi bien antique que moderne, une tension entre deux orientations éthiques, d'une part une éthique de la recherche objective et désintéressée, dont nous venons de voir la continuité d'Aristote à Jacques Monod, de l'autre, une éthique de la recherche utile mise au service de l'homme et ayant pour objectif, soit le perfectionnement de l'individu lui-même - et l'étude sera alors "exercice spirituel" - ,soit la transformation des conditions de la vie humaine."


PIERRE HADOT
Qu'est-ce que la philosophie antique?

"Le philosophe éprouve cruellement sa solitude et son impuissance dans un monde déchiré entre deux inconsciences : celle que provoque l'idolâtrie de l'argent et celle qui résulte de la misère et de la souffrance de milliards d'êtres humains. Dans de telles conditions, le philosphe, décidément, nepourra jamais atteindre à la sérénité absolue du sage. Philosopher, ce sera donc aussi souffrir de cet isolement et de cette impuissance. Mais la philosophie antique nous apprend aussi à ne pas nous résigner, mais à continuer à agir raisonnablement et à nous efforcer de vivre selon la norme qui est l'Idée de sagesse, quoi qu'il arrive, et même si notre action nous paraît bien limitée. Comme le disait Marc Aurèle :

N'espère pas la République de Platon, mais sois content si une petite chose progresse, et réfléchis au fait que ce qui résulte de cette petite chose n'est précisément pas une petite chose!

CLIVE HAMILTON
Requiem pour l'espèce humaine

"Le monde est en train de basculer dans un avenir hostile. Notre obstination à tirer profit de la planète au-delà des limites supportables par son écosystème a déclenché des effets indirects si dramatiques que la crise climatique menace désormais notre existence.
Nous avons nié cette réalité. Nous avons ignoré ou accueilli avec lassitude les signaux d'alarme des climatologues, refusé de remettre en cause le dogme de la croissance et l'obsession consumériste. Nous devons maintenant en mesurer les conséquences pour le XXIe siècle et agir afin de tirer le meilleur parti de l'inéluctable."

"S'il est trop tard pour empêcher le bouleversement climatique, nous ne sommes tout de même pas condamnés à l'inaction. Tout succès dans la réduction des émissions est préférable à rien, car il peut au moins ralentir le réchauffement et ses effets. Il n'est pas vain non plus de lutter contre ceux qui baissent les bras. Et nous pouvons commencer à nous préparer aux conséquences du bouleversement climatique, non pas en nous protégeant égoïstement, mais par un engagement politique énergique : il nous faut construire collectivement des démocraties capables de mettre en place les meilleures défenses contre un climat plus hostile, des démocraties qui n'abandonneront pas les personnes démunies et vulnérables à leur sort tandis que ceux qui auront les moyens de se protéger s'y consacreront aussi longtemps qu'ils le pourront. Car nous devons absolument garder à l'esprit ceci : lorsque les puissants auront compris que les implications dramatiques de la crise climatique les menacent, eux et leurs enfants, ils imposeront à tous, à moins de rencontrer une résistance, leurs propres solutions, des solutions qui protégeront leurs intérêts et exacerberont les inégalités d'accès aux moyens de survie, abandonnant les pauvres à eux-mêmes. Il en a toujours été ainsi. Nous devons démocratiser la capacité de survie."

 

ERIC HAZAN

"L'ordre existant, ce scandale permanent mondial, ne répond plus à personne, ni de rien.
Il a renoncé à tout argument, hormis celui de la force."

 

Planète IO

Eric Hazan

La fabrique




ERIC HAZAN
La dynamique de la révolte

"En fait de progrès fulgurants du fascisme en France, ce qu'il y a, c'est l'exaspération de gens qui n'en peuvent plus des cadres politiques et idéologiques imposés, qui ruent dans les brancards, qui donnent dans toutes sortes de panneaux en l'absence de mouvements révolutionnaires qu'ils puissent entendre et rejoindre. Or c'est précisément la bourgeoisie culturelle qui contribue à cette absence, qui travaille d'instinct à la démoralisation politique générale, tantôt par la calomnie, tantôt par le ricanement, souvent par le silence."


ERIC HAZAN
Une traversée de Paris

«Mon trajet, d'Ivry à Saint-Denis, suit à peu près la ligne de partage entre l'est et l'ouest parisiens ou, si l'on veut, le méridien de Paris. Cet itinéraire, je l'ai choisi sans réfléchir mais dans un deuxième temps il m'a sauté aux yeux que ce n'était pas un hasard, que ce tracé suivait les méandres d'une existence commencée près du jardin du Luxembourg, menée pendant longtemps face à l'Observatoire et poursuivie au moment où j'écris plus à l'est, à Belleville, mais avec de longues étapes entre-temps à Barbès et sur le versant nord de la butte Montmartre. Et de fait, sous l'effet de cet incomparable exercice mental qu'est la marche, des souvenirs sont remontés à la surface au fil des rues, jusqu'à des fragments de passé très lointains, à la frontière de l'oubli. »


MARTIN HEIDEGGER

MARTIN HEIDEGGER
De l'essence de la liberté humaine

Liberté négative veut dire : liberté de...la contrainte, le fait d'être dégagé, d'être à l'écart de cette contrainte. La liberté au sens positif ne signifie pas un tel écart vis-à-vis de..., mais une conversion vers...; la liberté positive consiste à être libre pour..., à se tenir ouvert pour..., donc à se laisser soi-même déterminer par..., à se déterminer à partir de soi - soi-même - son agir propre, de donner soi-même sa loi à son agir.C'est dans ce sens d'autodétermination que Kant entend positivement la liberté, puis, plus profondément, comme "auto-activité, spontanéité absolue". Il la définit comme le "pouvoir", en l'homme, de "se déterminer soi-même"
Liberté signifie donc spontanéité absolue: pouvoir d'autocommencement d'un état, et autonomie : auto-législetion d'une volonté raisonnable.


MARTIN HEIDEGGER.
Chemins qui mènent nulle part

Alors la pensée doit être dictée à la ruche de l'être. Elle fait entrer l'aube du pensé dans la proximité de son énigme.


MARTIN HEIDEGGER
acheminement vers la parole

"La poésie n'est jamais simplement un mode plus élevé du langage quotidien. C'est plutôt le contraire : le langage quotidien est un poème oublié et donc usé, dont on ne ressent presque plus l'appel."

"L'homme parle pour autant qu'il répond à la parole. Répondre, c'est être à l'écoute."

"L'animal non encore arrêté en son être propre, c'est l'homme de maintenant "

 


MARTIN HEIDEGGER
Essais et conférences

Il n'y a pas de pont qui conduise des sciences vers la pensée, il n'y a que le saut.

au-delà de la guerre et de la paix règne l'errance pure et simple, dans laquelle l'usure de l'étant permet à la mise en oedre de s'assurer elle-même à partir du vide laissé par l'abandon de l'être.

HERACLITE
Fragments

"Rubrique : la forme du soleil.
Pour Anaximène, il est plat et large, comme une feuille. Pour Héraclite, il a la forme d'un bol légèrement incurvé, il se nourrit des exhalaisons de la terre. Pour les Stoïciens, il est sphérique comme le monde et les astres. Epicure dit que tout ce qui a été énoncé est possible."
Héraclite : "Le soleil est le protecteur et le surveillant, qui borne, arbitre, fait connaître et voir les changements comme les saisons qui apportent toutes choses"

AXEL HONNETH
La société du mépris

Le paternalisme menace partout où la justification de principe quant à l'exigence de services sociaux, et donc le caractère exigible de prestations assistancielles, est systématiquement noyée dans un discours de la responsabilité individuelle. Plus se réduit la possibilité d'appréhender les prestations de l'État-social comme des droits et plus grand est le danger de voir ces prestations abandonnées à l'arbitraire d'une bureaucratie délestée d'une partie de ses tâches, ou de les voir confiées à des associations de la société civile dont la capacité à obtenir suffisamment d'attention publique et de donations reste imprévisible

MARC-VINCENT HOWLETT
Triomphe de la vulgarité

La pertinence de l'individu n'est donc pas tributaire de son statut de sujet, de citoyen et encore moins de sa singularité, mais de sa capacité à faire l'épreuve et la preuve de son indifférenciation, et de son pouvoir à s'affirmer comme héraut d'une parole insignifiante au cœur de cette indifférenciation. C'est le règne de ce que j'appellerai et écrirai dorénavant ainsi: le « Tout-un-chacun », soit l'idée d'un ensemble en position de tout qui se manifeste comme un (qui n'accepte ni le deux ni l'altérité) et dans lequel chacun se doit de participer indifféremment à ce tout. Ce « Tout-un-chacun » n'est ni une foule (rencontre indéfinie d'individus) ni une communauté (nation, groupe, association, parti, etc., dont la constitution suppose un signifiant-maître comme principe revendiqué d'appartenance), mais un ensemble dans lequel chacun - se leurrant dans le un de sa position d'individu - se fond dans l'Un d'un Tout dont il ne reconnaît pas le principe unifiant.